trauma

Trauma : Usage galvaudé et vrai trouble clinique

Comment aborder la question du trauma sans trahir la gravité et l’importance des symptômes qui assaillent l’individu qui les porte ?

Le terme trauma est largement galvaudé en même temps qu’il est passé dans le langage courant, à peu près servi à toutes les sauces : « Suis traumatisée j’y ai pensé toute la nuit, c’est un vrai trauma » bref ! La liste d’exemples est riche, si bien que le sens réel de cette entité clinique gagne à être rappelé puisque le trauma ou le trouble de stress post traumatique, est un ensemble de symptômes graves et handicapants pour les sujets qui en sont atteints.

Comment le Trauma ou l’évènement traumatique advient il ?

Il s’agit toujours d’un évènement qui dépasse la capacité de régulation psychique de l’individu. Ce dernier est alors confronté à sa propre la mort alors même qu’il subit l’évènement traumatique et souvent dans un moment de sidération ou de stress élevé.

Habituellement, on distingue deux grands types d’évènements traumatiques :

  • le trauma collectif qui désigne les catastrophes naturelles, accidents, industriels, attentats
  • Les traumatismes individuels qui pointent l’ensemble des traumas issus des agressions physiques et sexuelles, viols, violence conjugale, menace avec arme, la maltraitance, insultes, humiliations, harcèlement scolaire et sexuel.

Alors qu’est ce qui différencie le trauma (stress post traumatique) au souvenir désagréable ?

trauma

Nous comptabilisons tous hélas un panel de mauvais souvenirs désagréable (une séparation, une dispute) et leur évocation, procure en nous une émotion désagréable. La contrariété est parfois telle que nous écourtons la discussion du sujet ou ne souhaitons plus y revenir.

Voilà succinctement ce qui va caractériser le mauvais souvenir : il est en effet chargé émotionnellement, il est désagréable quand il est nous est rappelé..

Vous allez remarquer qu’il n’a rien à voir avec les symptômes du Trauma ou stress post traumatique qui lui est une entité clinique inscrite au DSM V.

trauma, stress post traumatique

Que provoque le stress post traumatique ?

Les évitements :

La personne atteinte de stress post traumatique évite par toutes les stratégies possibles les situations et les discussions qui rappelleront les émotions ressenties en lien avec l’évènement (les conversations, personne, actualité) ou stimuli associés à l’évènement (voiture, lieu de l’agression..)

Les émotions négatives :

L’émoussement affectif amène la personne à ne plus pouvoir ressentir d’émotions positives. On observe parfois une culpabilité complètement irraisonnée qui amène le sujet à s’attribuer la responsabilité de l’évènement (contre toute attente)

L’activation neuro végétative :

La victime rencontre régulièrement des états d’hyper vigilance comme si elle devait se protéger d’une menace imminente. Tout son système biologique de réponse au danger est activé. Ce système de réponse face au danger provoque sursaut, hyper-vigilance, état de qui-vive, colère.

Des reviviscences :

Elles sont étroitement reliées à la mémoire traumatique finement expliquée et analysée par Muriel Salmona à travers des articles et des ouvrages. Souvent qualifiée, de mémoire émotionnelle implicite (Muriel Salmona), elle est inconsciente et stocke en son sein tout l’aspect non verbal du trauma. Cette mémoire traumatique peut ressurgir et envahir le sujet à tout moment où elle se trouve activée : odeur, voix, gestes..

trauma, stress post traumatique

Nous comprenons aisément qu’il y a une nette différence entre le souvenir douloureux ( qui peut être très pénible, je le conçois) et les symptômes du trauma

Le meilleur conseil encore est bien entendu d’aller consulter un thérapeute spécialisé dans la prise en charge du stress post traumatique. Il existe des psychothérapies efficaces.

L’EMDR, l’ICV ou encore le brainstorming

https://www.ifemdr.fr/

https://www.institut-double-helice.fr/